Les jeunes représentent une majorité significative de la population mondiale – et une proportion encore plus grande de la population dans les sociétés affectées par des conflits. Malgré cette situation, ils restent largement marginalisés et exclus des espaces politiques, économiques et socioculturels qui façonnent leur vie.
Lors de consultations mondiales pour l’étude indépendante sur les progrès des jeunes, de la paix et de la sécurité (YPS) : The Missing Peace, des jeunes femmes et hommes ont décrit cette expérience vécue de marginalisation comme la « violence de l’exclusion » – une marginalisation politique, économique, éducative et de genre. Ils ont également souligné le manque de protection des droits humains et les dilemmes du désengagement et de la réintégration pour ceux qui ont sombré dans des mondes souterrains violents.
En outre, même si seule une infime partie de cette population est réellement impliquée dans la violence, les jeunes sont principalement considérés par leurs gouvernements – et souvent par leurs communautés – comme une menace, une source de risque ou un « problème à résoudre ».
Les stéréotypes, les stigmates et la « panique politique » qui en résultent, qui établissent la façon dont les jeunes hommes et femmes sont vus, les représentent comme des terroristes potentiels ou des perturbateurs de processus de paix fragiles. Cette situation aboutit à des stratégies contre-productives qui « sécurisent » les jeunes hommes et femmes, augmentant l’aliénation et aggravant la perte dévastatrice de confiance que les jeunes ont dans leurs gouvernements, dans le système multilatéral et dans les systèmes politiques et les économies qui n’ont pas réussi à oeuvrer pur eux.
Cette situation doit changer. Et la reconnaissance de cette question constitue la pierre angulaire de l’évolution du programme politique mondial sur l’YPS, encadré par les résolutions 2250, 2419 et 2535 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui mentionnent l’impératif d’investir dans la contribution positive des jeunes femmes et hommes à la construction de la paix.
Cet impératif de changement résonne avec l’engagement fondamental d’Interpeace à investir dans la résilience transformatrice des jeunes femmes et hommes – dans leur voix, leur action et leur leadership pour aboutir à un changement positif dans leurs sociétés et à travers le monde.
La consolidation de la paix axée sur les jeunes est également au cœur d’une grande partie de notre travail sur les processus de paix inclusifs, repensant la « stabilisation », la réactivité à la paix et le renforcement de la résilience transformatrice pour une paix durable.
Pour exploiter l’innovation des jeunes femmes et hommes, il est important d’investir dans la résilience transformatrice et la contribution positive des jeunes à la construction de la paix, et comme élément fondamental dans la prévention des conflits violents.
Interpeace s'efforce de garantir que le travail est piloté, approprié et dirigé par les jeunes eux-mêmes au niveau national. L’organisation s'engage également dans la politique et la pratique internationales à travers des présences à New York, Bruxelles et Genève, investissant dans des partenariats stratégiques qui soutiennent l'agenda YPS.
Entre autres choses, Interpeace est un membre actif de la Coalition mondiale sur l'YPS, travaille en étroite collaboration avec des réseaux de consolidation de la paix dirigés par des jeunes tels que le Réseau uni des jeunes artisans de la paix (UNOY), est un partenaire de soutien du Bureau de l'envoyé du secrétaire général des Nations Unies pour la jeunesse (OSGEY) et travaille en tandem avec des organisations de la société civile avec des programmes pour les jeunes basés sur la confiance dans divers contextes.
En 2021, Interpeace, avec le soutien du ministère irlandais des Affaires étrangères, a commandé neuf notes d'orientation pour la série; « Hors des sentiers battus : amplifier les voix et les points de vue des jeunes sur la politique et les pratiques de YPS ». Celles-ci ont toutes été menées par de jeunes artisans de la paix, universitaires ou praticiens, ou ont été établies sur des recherches participatives ou des consultations avec des jeunes femmes et hommes.
Elles se concentrent tous sur les lacunes des politiques et des pratiques dans l’évolution et l’application du programme YPS. Ces notes, publiées ici, ne reflètent pas nécessairement les opinions d’Interpeace, mais l’organisation joue un rôle rassembleur en établissant une plateforme pour l'initiative et la voix non censurée des jeunes eux-mêmes.
Interpeace est ravie d'avoir eu l'opportunité de collaborer et de réunir d'éminents penseurs et praticiens de la politique de jeunesse à travers ce dispositif d'apprentissage et de débat sur l'évolution du programme YPS.
Une équipe petite mais agile aide à piloter et à coordonner ce travail. Graeme Simpson est le représentant principal d'Interpeace (NY) et conseiller principal en matière de consolidation de la paix, et l'ancien auteur principal de The Missing Peace.
Contact: simpson@interpeace.org.