Depuis qu’elle a obtenu son indépendance en 1962, la population burundaise a souffert de différents cycles de violence qui ont abouti aux massacres volontaires interethniques de civils. En 1993, des tueries revanchardes entre communautés Hutu et Tutsi ont culminé en une guerre civile qui a duré un peu plus de dix ans. Les éventualités d’une paix durable ont augmenté avec les accords de paix d’Arusha d’août 2000 qui ont mis un terme au conflit en 2005 et ont mené à des élections démocratiques. Des négociations durables ont vu le dernier groupe rebelle signer l’accord en 2008. Des scrutins ont eu lieu en 2010 et en 2015 dans une atmosphère dramatique avec notamment une tentative de coup d’Etat et des manifestations de l’opposition.
Pourtant, les élections générales de mai 2020 ont constitué pour beaucoup un nouveau départ pour l’environnement politique burundais. Avant son décès soudain en juin 2020, le président sortant Pierre Nkurunziza avait décidé de se retirer et de ne pas présenter sa candidature pour un quatrième mandat. Les élections, bien qu’organisées en l’absence d’observateurs, ont été considérées comme “suffisamment” pacifiques par les partenaires internationaux. L’arrivée du président Evariste Ndayishimiye, candidat du Conseil National Pour la Défense de la Démocratie–Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD–FDD), a été saluée par la communauté internationale et ses premiers discours publics sur sa vision d’un nouveau Burundi ont été considérés comme une bonne première étape vers la fin de la violence et de l’instabilité. Le travail de la Commission Vérité et réconciliation (CVR) a également souligné le souhait de renforcer les instruments de justice transitionnelle et de mener une action communautaire importante pour s’attaquer au passé et soutenir les Burundais dans la recherche d’une analyse cohérente et unifiée de l’histoire de leur pays.
Les inégalités de genre aux niveaux socio-culturels et institutionnels restent une réalité et peu de possibilités sont laissées aux femmes et aux jeunes pour qu’ils jouent un rôle actif pour la paix. Malgré certaines avancées au niveau institutionnel avec l’établissement de quotas à l’Assemblée nationale et dans les Parlements locaux, le champ politique reste contrôlé par les hommes et les débats politiques tournent autour de questions imposées par ceux-ci. Cette situation permet seulment à peu de femmes de jouer un rôle politique public mais également de garantir que des thématiques pertinentes pour elles soient abordées dans les discussions publiques. Malgré tout, il y a de la place pour le dialogue et pour des débats avec le gouvernement pour faire avancer l’égalité hommes-femmes et améliorer l’association de celles-ci et des jeunes aux processus nationaux et locaux de prise dedécision.
Interpeace est active au Burundi depuis 2007. En ligne avec le plan national de développement et le dispositif de consolidation de la paix du Burundi, son programme vise à soutenir le développement durable et équitable du pays au travers de la paix et de la stabilité. Il contribue à un Burundi uni et prospère en améliorant la gouvernance, consolidant la démocratie et renforçant la résilience de la population, notamment pour les plus vulnérables.