L'Érythrée a été le premier projet de consolidation de la paix lancé par Interpeace. Celui-ci a commencé en juin 1995 et s'est terminé en octobre 1997. Ce pays a été choisi car il représentait un type particulier de situation d'après-conflit, résultant d'une lutte de libération victorieuse qui a entraîné une structure politique claire et une forte autorité gouvernementale légitime.
Le but était d'améliorer les relations entre le gouvernement, composé d'anciens combattants de la liberté, et la communauté internationale. Ayant mené une guerre longue et acharnée pour l’indépendance, dans un quasi-isolement, l’Érythrée a un fort sentiment d’autosuffisance et est déterminée à ne pas devenir un pays dirigé par les donateurs comme beaucoup d’autres en Afrique.
Interpeace a ouvert des canaux de communication entre le gouvernement et la communauté internationale d'aide, réunissant des acteurs clés pour discuter des priorités nationales en matière de reconstruction et de réhabilitation.
Il s'agissait notamment de développer les ressources humaines, de s'attaquer au manque chronique de sécurité alimentaire, d'améliorer les infrastructures routières, ferroviaires et portuaires et de développer les secteurs de l'énergie et des télécommunications, tout en relevant les défis liés à la bonne gouvernance. Cette dernière s'est penchée sur la manière de réintégrer les réfugiés et les anciens combattants dans la société ainsi que sur la manière de subvenir aux besoins des personnes âgées et des femmes chefs de famille.
Le gouvernement a reconnu les avantages d’utiliser les réunions facilitées par Interpeace comme canal de communication de ses politiques avec le monde extérieur, tandis que les agences d’aide extérieure ont pu mieux comprendre les politiques et les positions des autorités.
Il a utilisé une grande partie des recherches d'Interpeace, notamment sur la bonne gouvernance, pour établir un nouveau cadre politique et administratif dans le pays.
L'expérience de l'Érythrée a souligné l'importance qu'Interpeace agisse en tant que facilitateur et lieu de dialogue entre les différents acteurs impliqués dans la reconstruction après-conflit.