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The Institut Malien de Recherche Action pour la Paix (IMRAP), Interpeace's local partner in Mali, held a regional meeting on 16-17 September 2014, in Ségou, situated along the banks of the Niger river, northeast of Bamako. At the meeting, IMRAP shared the preliminary findings from its country-wide research on obstacles to peace. Over the past nine months, IMRAP has involved approximately 3,600 Malians from all walks of life in a process to identify the main obstacles to peace. A wide base of social groups have taken part in this dialogue, reconciliation and trustbuilding process and it has given them a sense of ownership and responsibility.
The Ségou meeting is the first of a series of regional meetings that will take place in each of the seven regions where IMRAP undertook consultative research. The purpose of these meetings is to share with the population the main findings from the consultations and to allow them to validate the said findings. Two refugee camps in neighbouring Niger and most recently in Mauritania were also consulted.
Bridging the divide between Malians and state officials
The regional meeting in Ségou provided an ideal platform for regional stakeholders such as government officials, religious as well as traditional leaders and the population to meet and continue the dialogue on the key obstacles to peace. Representatives came from each of the seven administrative subunits locally-known as cercles that make up the Ségou region.
The participants had the opportunity to validate the findings of the countrywide consultations, to ensure that they reflect the realities on the ground. Government officials explained certain governance issues such as decentralization that were unclear to the population. The people from Ségou in turn shared their views with the politicians and officials that were present at the meeting. This helped bridge the divide between the population and state officials which is one of the key objectives of the overall Interpeace/IMRAP Mali programme.
The Executive Director of IMRAP Nènè Konaté explains: "The Interpeace/IMRAP teams continuously reflect on how best to capture the rich experiences emanating from the consultations. The key concern of bridging divides and reducing distances, be they physical, psychological or based on social status, remains at the center of IMRAP's and Interpeace's concerns."
Inclusion as a guiding principle of the process
In recognition of the principle of local ownership, IMRAP's research approach ensures that Malians are at the heart of the search for sustainable peace.The Bambara language proverb which states Kun de di Kun tigi ko (A person's head cannot be shaved in his absence) exemplifies this idea. Translated to the peacebuilding context this proverb illustrates that if you want to solve the issues of Mali, Malians have to be involved in the process. You can only build trust and social cohesion if the population is in the room and part of the peacebuilding process.
Nènè Konaté adds: "Malians dream of a unified and equitable country. It is in our interest as Malians to work towards this noble cause." She reiterates this belief in stating that, "we will talk ourselves towards a peaceful nation. This is our way of building peace, one dialogue session at a time."
The way forward
IMRAP is also planning additional consultations that will target stakeholders whose voices have not yet been heard, mainly inhabitants of Kidal and key state officials.
The regional meetings are going to pave the way for dialogue on peace at the national level. In December, there will be a meeting of national representatives called the "National Group" where representatives from all the eight regions of Mali will have the opportunity to connect with the grassroots and national stakeholders. This will reduce the distance between the population and the elite.
Construire la paix au Mali, une séance de dialogue à la fois
L'Institut Malien de Recherche Action pour la Paix (IMRAP), partenaire local d’Interpeace au Mali, a tenu son premier Groupe régional les 16 et 17 septembre 2014, à Ségou, ville-centre de la région du même nom située au bord du fleuve Niger, au nord-est de Bamako. Cette rencontre se voulait l’occasion pour l’IMRAP de communiquer les résultats préliminaires de la recherche participative sur les obstacles à la paix menée à l'échelle nationale au cours des neuf derniers mois. Au cours de cette première phase, environ 3600 maliens de tous les horizons ont participé au processus visant à identifier les principaux obstacles et opportunités à la paix. Le dialogue a été mené entre les différentes couches sociales maliennes de sorte qu’elles développent un sentiment d’appropriation et de responsabilité du processus de renforcement de la confiance et de la cohésion sociale.
La rencontre de Ségou est la première d'une série de réunions régionales qui auront lieu dans chacune des sept régions où l’IMRAP a mené ses consultations. Le but de ces rencontres est de restituer auprès des populations les résultats préliminaires de ces consultations, et d’ainsi leur permettre de les valider, de les préciser ou de les approfondir. Les populations de camps de réfugiés au Niger et, plus récemment, en Mauritanie voisine ont également été consultées.
Combler le fossé entre les maliens et les représentants de l'Etat
Le Groupe régional de Ségou a offert une plate-forme idéale permettant de poursuivre le dialogue autour des principaux obstacles à la paix au Mali entre les populations et les différents acteurs régionaux tels que les représentants du gouvernement, les autorités religieuses ainsi que les chefs traditionnels. Étaient ainsi présents des représentants de chacun des sept « cercles », sous-unités administratives formant la région de Ségou.
Les participants ont eu l'occasion de valider les résultats des consultations à l'échelle du pays afin de s’assurer qu'ils correspondent à leurs propres réalités. Certaines questions plus techniques liées entre autres à la gouvernance ont par ailleurs été éclairées par les représentants du gouvernement – telle que la décentralisation par exemple, laquelle peut apparaître parfois obscure aux yeux des populations. Les habitants de Ségou, quant à eux, ont exprimés leurs points de vue avec les hommes politiques et les autorités présentes à la rencontre. Ces échanges ont permis de construire des passerelles entre la population et les représentants de l'Etat, ce qui constitue l'un des principaux objectifs de l'ensemble du programme Interpeace/IMRAP au Mali.
« Nous échangeons sans cesse sur comment faire ressortir la richesse des échanges qui ont lieu lors des focus groupes. Notre souci principal étant de réduire les distances verticales et horizontales, qu’elles soient physiques, psychologiques ou même au niveau du statut social. Ceci reste le centre de nos préoccupations, tant pour l’IMRAP que pour Interpeace. »
L’inclusivité, un point cardinal du processus
Fidèle à ses principes d'appropriation locale, l'approche de l’IMRAP veille à ce que les maliens soient au cœur du processus de recherche de la paix durable, tel qu’illustré le proverbe bambara « Kun de di Kun Tigi ko » ; c’est-à-dire « la tête d'une personne ne peut pas être rasée en son absence. » Dans le contexte de la consolidation de la paix, cela signifie que pour résoudre les problèmes du Mali, les maliens doivent être présents : la confiance et la cohésion sociale ne peut se construire que si les populations sont partis au processus.
C’est dans cette même logique que la Directrice exécutive de l’IMRAP Nènè Konaté explique : « Les maliens rêvent d’un pays uni avec une redistribution équitable de sa richesse. C’est dans notre intérêt en tant que maliens de travailler vers cette noble œuvre. » Elle réitère cette conviction en déclarant que: « Nous dialoguerons vers un pays paisible et uni. C’est notre manière de consolider la paix, une séance de dialogue à la fois. »
Les prochaines étapes
Parallèlement, l’IMRAP prépare actuellement des consultations supplémentaires ciblant les voix n’ayant pas pu être entendues jusqu’ici, et notamment celle des habitants de la région de Kidal ainsi que les principaux responsables de l'Etat.
Ces réunions régionales pavent la voie à un dialogue plus large sur la paix au niveau national. Ainsi, en décembre aura lieu le « Groupe National », un rassemblement qui encouragera les représentants de toutes les couches de la société malienne et de toutes les régions du pays à s’approprier le processus de consolidation de la paix, contribuant à réduire les distances entre les populations et leurs élites.